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- Perméabilité -

« The permeability of any system of public space depends on the number of alternative routes it offers from one point to another. » (Bentley, 1985, p. 12)

L'academic core et la trame originelle

Historiquement, la terre sur laquelle se situe présentement le campus de l’Université de Curtin était le berceau d’une énorme plantation de pins depuis les années 1930. Le “Collier pine plantation” de Bentley a été victime des flammes au début des années 1960 et a permis l’érection des premières parcelles bâties. Le “Western Australian institute of technology” (WAIT) s’est installé en 1962, suite à l’incendie qui a dégagé un large secteur au coeur de l’historique plantation. Seulement 4 ans ont suffis pour ériger les premières infrastructures du campus, communément appelés aujourd’hui le “academic core”. Le coeur du campus et les terrains de sports se sont développés et inscrits dans la grille régulière et originelle de la plantation de pins, ce qui a offert un caractère fort et identitaire au secteur. Les terrains au pourtour ont créés des zones tampons et par le fait même, la délimitation que l’on connaît aujourd'hui du campus. Vin Davies, l’architecte en charge des premiers développement du campus, était responsable du département des travaux publics de l’époque et a produit une architecture que l’on peut reconnaître avec ses briques rouges et son béton coulé sur place.

Figure 37_Rise of innovation districts

Masterplan_Viaire existant_Plan de trava

Figure 60_Vue en plan du système viaire existant

Les structures existantes

 

Selon Bentley, le point de départ d’un tissu perméable est dans la relation aux connexions existantes sur le site liant le secteur aux zone environnantes (Bentley, 1985, p.16). La création de nouveau développement renvoi communément à la notion d’articulation entre les nouvelles voies et ceux des quartiers limitrophes. Bentley propose une approche à la perméabilité centrée sur deux aspects importants: le premier étant les liens connectant le site à la ville en tant qu’ensemble et le deuxième au sujet des liens liants le site à son environnement local immédiat (Bentley, 1985, p.16).

 

Grâce à ces deux niveaux de lecture, il offre une méthode d’analyse en trois temps pour valider ces relations aux tissus attenants. Premièrement, il s’agit de d’analyser les alentours et de sélectionner les accès les plus importants à l’échelle mezoe, permettant de connecter le site aux différents secteurs de la ville. Par conséquent, le campus de Curtin est bordée de trois boulevards desservant un grand flux de personnes vers les quartiers adjacents: Kent street et Hayman road sur l’axe nord-sud ainsi que Manning road dans l’axe est-ouest. Dans un deuxième temps, il s’agit d’analyser l’ensemble de ces voies pour en faire émerger les liens existants les plus importants pouvant être porteurs de liens futurs. Pour ce étape de l’analyse, il est possible de faire fi des chemins piétons organisés de façon relativement orthogonal et sur une trame rigide, pour ainsi dénoter les voies partagées et carrossables très sinueuses dans le tissu existant du campus. Selon Bentley, lorsque l’inventaires des liens existants est effectuées, il s’agit de sélectionner les plus directs et limitant le plus possible les changement de points de vue sur une même rue pour en faire la voie principale du nouveau tissu. Dans le cas présent, 5 connexions directes sont existantes sur le site illustrées en --- sur la figure 60 Suite à ce recensement, il est possible de valider le choix des concepteurs de linéariser la Dumas Road pour en faire la Main Street du projet. Dans l’immédiat, elle est très tortueuse, mais elle demeure, lorsque jointe à la Townsing Drive, la voie la plus importante du site perçant l’entièreté du campus du nord au sud. Pour ainsi dire, la Dumas Road doit son caractère de Main Street, à l’alignement de ses liens aux voies existantes que l’on pourrait qualifier de voies rapides connectant Curtin au quartier avoisinants. Les concepteurs ont pris le parti de concentrer une grande mixité d’usages et d’activités (voir sections subséquentes) sur cet axe, vouant plutôt les voies est-ouest aux flux internes principalement cyclo-piéton au sein du campus. Cet axialité sera analysée selon la linéarité de son intensité urbaine par le biais des flux piétons dans la section suivante.

Masterplan_Permébilité_1_Plan_de_travail

Figure 61_Vue en plan du système viaire projeté | Hiérarchisation des voies

Système viaire

Selon Bentley, la perméabilité signifie d’offrir le plus grand nombre d’options aux usagers. Le tout commence par la hiérarchisation des voies en ce qui a trait à leur rôle et leurs fonctions: la rue principale (Main Street), les rues primaires, les rues secondaires, les rues tertiaires, les voies réservées aux autobus ainsi que les voies cyclo-piétonnes. (Figure 61) Lorsque Bentley accuse la discrimination des moyens de transport et la ségrégation des voies de réduire largement la perméabilité, il défend le point de vue qu’il y a beaucoup à gagner quant à l'urbanité lorsque l’on fait cohabiter tant les piétons, les cyclistes que les automobilistes au sein d’un même système viaire partagé. Dans le cas présent, le campus est actuellement en grande partie piéton et il tend à vouloir conserver cette identité malgré son virage vers le quartier d’innovation auquel il aspire. D’autant plus que le tissu du campus, lorsque les voies carrossables y sont isolées, n’est que très faiblement perméable. C’est toutefois lorsque le réseau de voies cyclo-piétonnes est superposé au système viaire proposé que l’on se retrouve finalement avec un très grand nombre d’opportunités en tant que piéton et par conséquent, un tissu très perméable.

Dans le cas présent, le campus est actuellement en grande partie piéton et il tend à vouloir conserver cette identité malgré son virage vers le quartier d’innovation auquel il aspire. Toutefois, lorsque mis en relation avec la rue principale et son intensité urbaine, il est possible de questionner ce centre historique, ce secteur monofonctionnel scolaire interdit à la voiture. Pourrait-on croire, malgré tous ces efforts de mixité d’usages et d’activités au sein du quartier que le centre historique restera un lieu de destination et non pas un lieu de passage. Rares seront ceux qui y vagabonderont et s’y arrêteront par hasard après être tombés sur un petit café sympa.

 

Ces structures principales du projet, c’est-à-dire l’axe vert à l’ouest, l’axe de transport et d’intensité urbaine au coeur ainsi que l’axe piéton et académique à l’Est sont orientés Nord-Sud pour desservir le plus grand nombre d’usagers. Toujours selon l’idée de Bentley de prioriser les liens existants, le »academic core », défini par l’axe principal au centre historique uniquement piéton de l’université, représente une sorte de chemin mère dans le tissu ayant permis le développement morphologique du campus. Actuellement, cette voie est le lien du campus. Sa transformation et sa consolidation sont directement liées avec l’idée des transports actifs sur le campus et celle de faire de la voiture un moyen de transport contribuant à la vie urbaine. L’intention n’étant pas d'irradier la voiture du territoire, mais bien de changer sa relation à l’espace public en ne la mettant plus au centre du processus de conception. Les liens Nord-Sud structurants de la trame urbaine étant énoncés, des connexions Est-Ouest sont capitales et voilà donc le rôle des espaces verts et des réseaux cyclo-piétons dans l’interface entre le tissu projeté et celui existant. Ces systèmes priorisent les réseaux actifs perpendiculairement aux voies de transit menées principalement par un réseau de train léger sur rail et d’autobus accroît considérablement le niveau de marchabilité du secteur. Au coeur du quartier central, le Central Park détient une position relative centrale dans le quartier, attirant des gens de plusieurs sphères de la société et joue le rôle d’un grand parc urbain parfait pour toute sorte de loisirs informels.

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Grande échelle

“ [...] people can potentially move through the site from its surroundings, from one side to another. This choice will only be useful if people are aware of it, so it is important to locate new routes as continuations from as many access as possible outside the site itself, and make sure they can be seen to lead somewhere.” (Bentley, 1985, p. 12)

Lier les bâtiments entre eux est une chose, lier des parcelles pour en faire des quartiers en est une autre, mais Bentley suggère des liaisons également à une plus grande échelle. La localisation du campus de l’Université de Perth n’est pas anodine et son rapport à la ville ne l’est guère. Le projet de plan d’ensemble pour le secteur s’inscrit à une échelle régionale dans le plan directeur “Bentley-Curtin specialized activity centres” qui rassemble une vision pour l’ensemble de l’élaboration de Bentley-Curtin. La perméabilité énoncée plus haut est alors d’autant plus intéressante lorsque placée dans un réseau à plus grande échelle. La vision s’étend jusqu’à Perth vers le nord et vers l’ouest avec le projet de “Knowledge arc”. Le projet de réseau structurant veut connecter le campus Greater Curtin au centre-ville de Perth, mais également à l’University of Western Australia. Centré sur le TOD, le plan directeur propose également une future prolongation des voies au-delà de l’Université de Curtin vers le sud de Perth. Le campus sera alors une destination pour ceux qui y travaillent, y étudie ou y font leurs courses, mais aussi un lieu de passage pour ceux qui se rendraient à l’Est vers Cannington ou bien à l’Ouest vers le Canning Bridge. De plus, des connexions par bus se feront vers les quartiers adjacents du parc technologique de Bentley. Comme mentionné par Bentley, des marqueurs doivent être réfléchis pour ne pas se retrouver, en tant qu’usager, perdu devant une mare de cul-de-sac (voir section sur la lisibilité). Il est alors question d’une perméabilité à l’échelle régionale.

Figure 62_Vue en plan du système de transport en commun projeté

Textes et Illustrations : Maxime Nadon-Roger, Michael Comtois et Étienne Vigneau

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